charte de l’éleveur
Charte de bien-être du hamster
Voici une charte que nous avions mise par écrit pour guider les éleveurs débutants ou aspirants éleveurs dans leur ligne de conduite.
1/ Animaux de compagnie – éthique
L’éleveur est responsable de la vie des animaux qu’il fait naître. Il se doit de leur fournir la meilleure vie possible jusqu’à la fin.
Même si l’éleveur doit évidemment sélectionner ses lignées, même si certains éleveurs ont pour but d’avoir des animaux champions, même si la plupart des jeunes de l’éleveur sont ensuite placés dans d’autres foyers, tous les hamsters sont considérés comme des animaux de compagnie.
Ils doivent donc avoir des contacts journaliers avec l’éleveur et/ou d’autres personnes (membres de la famille par exemple). L’accent doit être mis sur les animaux qui ne vivent pas dans les pièces de vie commune, mais dans un espace séparé (pièce, abris). Les animaux recevront une attention quotidienne, l’éleveur vérifiera leur bonne santé.
L’éleveur s’engage à s’occuper des adultes au maximum de ses disponibilités, et en fonction du mode de vie de l’animal. Que l’animal soit champion, ou qu’il ait été gardé « de force » parce que non-adopté, tout animal a droit au même traitement.
L’éleveur s’engage à sortir ses animaux de leur habitat pour leur permettre de se dépenser, et à le faire de manière adéquate (pas de boule de promenade, par exemple) et de manière régulière. C’est à l’éleveur d’adapter la fréquence et le temps de sortie en fonction des besoins de chaque animal.
Le rythme nocturne du hamster doit absolument être respecté au maximum, excepté pour le nettoyage de l’habitat (qu’il est préférable de faire, si possible, en soirée) et pour d’éventuels soins à donner. Le hamster ne doit pas être réveillé brusquement, quelle que soit la situation. Les animaux qui sont amenés en show, en exposition ou pour montrer au public doivent le faire de manière discontinue et avoir des bonnes périodes de repos.
Comme le bien-être de l’animal est la priorité, l’éleveur peut, s’il le souhaite, pratiquer le rehoming de ses adultes, en s’engageant à chercher une bonne famille, et à prendre le temps qu’il faut pour le placer, sans le mettre de côté.
Rehoming : replacer un animal d’élevage adulte, après qu’il ait déjà reproduit, ou parce que, justement, l’éleveur décide de ne pas le reproduire. Le rehoming permet à l’animal de trouver un foyer qui lui donnera plus de temps qu’un éleveur qui possède déjà un certain nombre d’animaux.
2/ Maintient
L’habitat sera un compromis entre « le plus grand possible » et la facilité d’entretien. Plus les habitats sont spacieux et mieux c’est (4000 cm² d’un seul tenant au sol, sans compter les étages, soit généralement 80 * 50 cm, ou 100 x 40 cm), plutôt en longueur, avec la possibilité de creuser (épaisse couche de litière ou bac spécifique pour creuser). Les jeunes en attente d’adoption, en séparation d’urgence, en quarantaine, pourront être placés dans un habitat temporaire plus petit (1500 cm² au sol d’un seul tenant, soit généralement 60 * 30 cm) pendant une courte période.
L’éleveur s’engage en outre à offrir à l’animal un environnement riche et adapté, et non une simple cage litière-maison-nourriture. Il pensera à l’environnement naturel de l’animal pour son habitat, et ajoutera des accessoires.
L’éleveur veillera à ce que tout l’habitat soit sécurisé pour l’animal. Il doit disposer d’une litière de qualité et non toxique (chanvre, lin,…. pas de copeaux de résineux). Le coton pour hamster est prohibé (dangereux).
La roue doit être adaptée à la morphologie de l’animal pour ne pas abîmer la colonne vertébrale : minimum 20cm de diamètre pour les hamsters nains, 28cm de diamètre pour les hamsters syriens adultes.
Les cages seront toujours propres et saines pour les animaux (elles seront changées plus ou moins fréquemment selon le type de litière utilisée et l’espèce concernée, les plateaux et accessoires seront nettoyés aussi souvent que nécessaire).
Les animaux sont placés selon les besoins de l’espèce, la reproduction doit rester contrôlée (pas d’animaux vivant en couple toute leur vie).
Tous les hamsters doivent être maintenus seuls dans leur cage, depuis le sevrage, à l’exception des espèces Campbell et Roborovski. Ces deux espèces peuvent être maintenues en groupes unisexes, à condition que les groupes soient formés de manière respectueuse, et que les animaux ne tolérant pas la vie en groupe soient alors maintenus seuls.
On peut également maintenir des hamsters nains en couple mâle/femelle, mais ils doivent être séparés idéalement juste avant la première mise-bas, ou avant la seconde mise-bas si la mère est en bonne forme physique pour faire deux portées d’affilée. En aucun cas le mâle ne sera laissé avec la femelle au-delà de ce délais. Il faut toujours séparer avant la mise-bas, et non pas pendant ni après.
Ils recevront une alimentation adaptée à leurs besoins (fourchette générale : 4% de matières grasses et 16% de protéines, à adapter selon l’âge et l’activité physique), sous forme de mélange de graines, de fruits/légumes/herbes séchés, de protéines (séchées ou naturelles).
3/ Santé
L’éleveur devra respecter des précautions sanitaires strictes dans ses lieux d’élevage, pour éviter des maladies qui se dispersent rapidement et pourraient également toucher d’autres éleveurs. Les lieux doivent toujours être propres et désinfectés, les aliments périssables seront rangés à l’abri de l’air et si possible de la lumière, et l’éleveur pensera à se désinfecter (les mains ou tout le corps) en cas d’animal malade à manipuler (avant et après). Il pensera également à faire une quarantaine si nécessaire pour les nouveaux venus dans l’élevage.
Les animaux seront observés régulièrement pour vérifier qu’il n’y a aucun soin à leur apporter. L’éleveur peut pratiquer les soins basiques lui-même, dans la limite où l’automédication est pratiquée dans le cadre d’une pathologie déjà connue et dont le traitement a été validé par un vétérinaire compétent.
Il ira chez un vétérinaire dès que cela se révèle nécessaire, et s’engage à ne pas laisser un animal souffrir. Il devra avoir un vétérinaire ou une clinique vétérinaire compétent(e) en rongeurs accessibles, et un numéro de téléphone toujours à portée de main.
L’euthanasie des animaux de plus de trois jours devra toujours être réalisée par un vétérinaire compétent, et ne devra en aucun cas faire l’objet de pratiques « maisons » (chloroforme, CO², …). Les animaux euthanasiés avant leur troisième jour (culling, voir plus loin) peuvent l’être via un refroidissement rapide et définitif.
4/ Élevage
L’éleveur s’engage avant tout à bien connaitre, et continuellement s’informer sur l’espèce qu’il élève. Il s’agit d’un apprentissage continu, qui s’effectue via des contacts (réels et éventuellement sur Internet) avec d’autres éleveurs, avec des vétérinaires, etc.
Il devra connaitre correctement la génétique de l’espèce élevée, pour savoir comment faire évoluer ses lignées (cet apprentissage sera moins lourd si l’éleveur se spécialise dans une seule variété), et savoir quels gènes ne peuvent pas être croisés ensemble (gènes létaux ou problèmes génétiques divers). Cet apprentissage de la génétique lui permettra aussi de bien réagir en cas de problème dans une lignée (problème de santé récurrent par exemple).
L’éleveur devra avoir un projet d’élevage complet et correct, bien réfléchi, en particulier les éleveurs débutants qui n’ont pas encore l’expérience pour les aider. Ce projet doit figurer en entier ou en résumé sur le site d’élevage, et ne doit pas être simple copié collé d’un autre site (le projet est personnel) même si les buts ou l’éthique sont similaires.
Il choisira avec soins ses reproducteurs, idéalement de lignées connues. Les reproducteurs « sans origines » peuvent être choisis mais c’est alors à l’éleveur de bien préciser les raisons de ce choix, et d’indiquer clairement la provenance de l’animal reproducteur sur ses annonces.
Il fera ses portées en ayant pour seul but l’amélioration de l’espèce domestique, et non ses intérêts personnels (mutation rare valant cher ou autre). Le but d’une portée est donc d’obtenir des jeunes aussi bons ou meilleurs que les parents.
L’éleveur s’engage à garder à jour ses notes sur les problèmes dans les lignées (santé, graves problèmes morphologiques, comportement…) et arrêter les branches des lignées avec trop de problèmes. Il s’engage également à fournir ces informations aux personnes concernées (autres éleveurs, adoptants…). Le but premier de tout élevage étant d’obtenir des animaux en bonne santé et avec une bonne longévité.
Il ne devra pas épuiser ses femelles avec des portées à répétition.
Il devra faire attention de diversifier le patrimoine génétique de l’espèce en n’utilisant pas toujours le même mâle, et s’il travaille en inbreeding, le taux de consanguinité et la méthode de sélection doivent être bien maîtrisés.
Le culling, consistant en la « suppression » des petits d’une portée dans les premiers jours suivant leur naissance, doit être envisagé uniquement dans l’intérêt de la mère ou de petits visiblement non viables et ne doit pas faire l’objet d’une pratique abusive de la part de l’éleveur.
Chaque portée aura la même attention, les mêmes soins, chaque bébé sera manipulé et choyé jusqu’à son adoption. Une attention particulière reste donnée aux adultes reproducteurs avant, pendant, et après les naissances.
La femelle ne sera reproduite qu’entre le 3ème et le 12ème mois pour une première portée, jusqu’à 14 mois si elle a déjà porté avant. Elle devra avoir sa taille et morphologie d’adulte pour être reproduite et devra être en parfaitement santé. Une femelle pourra faire maximum trois portées dans sa vie (idéalement une à deux portées).
Les jeunes ne seront séparés de la mère qu’au sevrage (21 jours minimum pour les hamsters nains, 30 jours minimum pour les hamsters syriens), sauf en cas de gros problème. Ils seront alors séparés par sexe et pourront rester en groupe tant que dure l’entente. Les femelles peuvent rester avec la maman (jusque quelques semaines après le sevrage pour les Syriens, russes et chinois, éventuellement à vie pour les Campbell et roborovski) si la mère est en bonne forme physique et qu’elles ne se battent pas.
La maman recevra des soins adaptés (nourriture, habitat) à sa gestation, et sera manipulée avec douceur. Après la mise-bas, l’éleveur vérifiera la santé de la maman régulièrement (y compris l’état des mamelles).
L’habitat doit être adapté à des jeunes hamsters, l’éleveur peut éventuellement loger la maman temporairement dans une cage plus adaptée (cage de maternité) depuis une semaine avant la mise-bas jusqu’à ce que les jeunes puissent s’installer dans un habitat normal (jusqu’au sevrage maximum). Si la cage de maternité est plus petite, il faut faire le changement dès que possible.
Les jeunes seront beaucoup manipulés pour garantir des animaux au bon tempérament.
Les mariages de deux hamsters syriens ayant le gène rouan/ventre blanc (Wh/wh), ou de deux satins est totalement interdit pour la santé des animaux. Il en va de même pour deux ruby-eyed mottled (Mi/mi) chez les Campbell.
Les mariages inter-espèces (russes x Campbell, hybride x russe, hybride x Campbell, hybride x hybride) faits de manière volontaire sont strictement interdits.
5/ Placement des animaux
L’éleveur proposera uniquement des animaux en bonne santé, sevrés, les femelles ne seront pas gestantes ni allaitantes.
Il s’assurera toujours du sérieux de ses adoptants potentiels (il peut pour cela discuter de vive voix ou par e-mail avec les adoptants, faire remplir un questionnaire et/ou demander des photos de la future installation de l’animal…). Si l’animal part chez un éleveur, il vérifiera que l’éleveur fait un travail correct et qu’il s’occupe bien de ses animaux.
Il est responsable de chaque portée, aucun jeune ne devra être « expédié » ou refourgué à la va-vite sous prétexte qu’il y en a d’autres qui suivent.
L’éleveur ne se débarrassera pas des animaux « de trop » (jeunes ou adultes) ni dans une animalerie, ni chez des terrariophiles, ni en les « bradant » sur une exposition ou une foire. Il se doit de trouver un foyer correct à chaque animal qu’il place.
Il fournira à l’adoptant tous les conseils et toutes les informations nécessaires pour bien s’occuper de l’animal. Il peut le faire oralement, mais une aide sur fiche est toujours plus intéressante. Il fournira également les informations sur l’animal en lui-même, soit via un pedigree, soit via une fiche (avec au minimum la date de naissance, l’espèce et la variété, la variété des parents et d’éventuels antécédents de santé – surtout pour les adultes).
Il s’engagera à reprendre ou à replacer les animaux nés chez lui dont les adoptants ne peuvent plus s’occuper (pour ainsi éviter les animaux abandonnés). Il va de soi qu’une fois qu’un adoptant qui a rendu ses animaux à l’éleveur pour diverses raisons sera beaucoup plus questionné pour une éventuelle adoption ultérieure, même chez d’autres éleveurs
Il n’est pas obligé d’accepter de faire visiter son élevage (pour des raisons sanitaires évidentes) mais montrera à l’adoptant, s’il le désire, les parents et éventuellement d’autres animaux de la même famille (frères/sœurs….).